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Baï Laï

Cette jolie résurgence se situe dans une autre vallée, assez loin de Du’An. Nous avons découvert d’autres paysages, d’autres villages, une autre ambiance même si finalement nous sommes restés dans la même zone géographique. Pour un plongeur, l’approche vers un nouveau site demeure toujours un moment particulier, plein d’impatience, d’envie, de désir, d’émotion et de surprise. Cela nous met dans un état assez particulier et sans doute assez proche de celui du gamin juste avant l’ouverture des cadeaux de Noël. La majorité des sites explorés à Du’an étaient des regards, certains grandioses, majestueux, d’autres ressemblant à des mares plus qu’à une fabuleuse ouverture sur le monde souterrain. Mais il ne faut jamais se fier aux apparences. La vision de Baï Laï, avec sa jolie petite vasque, son débit significatif nous atout de suite mis en joie. Enfin, une belle petite résurgence. Nous partons avec nos gros recycleurs et nos bouteilles de sécurité, persuadés de trouver du gros comme à chaque fois. Nous cherchons l’entrée mais le sol ne descend pas et aucune bouche sombre ne s’ouvre en dessous de nous. Nous découvrons non pas une entrée, mais une série d’ouvertures, de failles dans le fond de la vasque. Le courant pousse le sable et les graviers en périphérie des fissures. Mais aucune ne semble assez large pour nous laisser passer, en tous les cas pas dans cette configuration. Nous ressortons dépités mais pas abattus. J’abandonne mon recycleur et je pars juste avec deux bouteilles accrochées sur le côté (« sidemount style »). Je repère le passage le plus large et je tente, en vain, de m’introduire dans la cavité. Toujours trop volumineux. Peu importe, j’enlève mes bouteilles, je me faufile, les pieds en avant, les deux bouteilles tenues d’une main et le dévidoir de l’autre. Je me laisse enfin glisser dans le vide et je passe avec une pluie de gravier qui rebondit sur mon casque. Les parois s’écartent doucement, je fixe mes bouteilles sur mon harnais, j’attache le fil et je longe la roche, elle s’enfonce à la verticale. Les proportions de la galerie restent très modestes en comparaison avec les autres sites explorés. Cette source ressemble presque à une source française. Je touche le fond dans la zone des 20 mètres et la galerie s’enfonce en pente douce. Les parois très hautes sont presque accessibles des deux côtés en écartant les bras. La pente de graviers descend trop vite, ici aussi et j’arrive non pas en limite d’autonomie mais à la limite de profondeur d’utilisation de mes gaz. Et toujours cette frustration de ne pas pouvoir continuer alors que la jolie galerie continue à descendre devant vous. La sortie s’effectue de la même manière, une bouteille dans chaque main cette fois, tenues au-dessus de la tête, avec la même pluie de petits cailloux dégringolant sur le casque. Pour une exploration assez mal partie, elle restera finalement, une très jolie plongée, inattendue et inespérée.

Topographie
Topographie Baï Laï
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